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Jesse Owens

  

Quatre médailles d'or aux J.O. de Berlin en 1936, à la grande fureur d'Hitler, ont fait de ce modeste fils de métayer un athlète de renommée mondiale. Ce fut aussi un chrétien courageux qui consacra sa vie au service de son Dieu.

 

Aux Jeux Olympiques de 1936, Adolf Hitler voulait prouver la supériorité de la race aryenne. Jesse Owens démontra qu'il se trompait.
Dans son autobiographie spirituelle, l'étoile olympique raconte comment il a trouvé Dieu.
Jesse Owens est issu d'une famille de métayers d'Oakville, Alabama. C'est plus tard, quand sa famille déménagea à Cleveland, Ohio, que le moniteur de sports d'un lycée lui apprit à courir. Il se donna suffisamment à ce sport pour aller en 1936 aux Jeux Olympiques de Berlin où il gagna quatre médailles d'or et devint le détenteur du record de saut en longueur.
Depuis lors, il a eu une vie incroyablement active : en voyage parfois plus de trois cents jours par an, il s'est consacré principalement au développement physique et moral de la jeunesse américaine.

 

Paul Neimark est journaliste et l'auteur du roman « Elle vit ! ».

 

Extrait :

J'avais remboursé la maison de mes parents. J'avais pu retourner à l'université pour finir mes études. J'avais acheté à Ruth des choses qu'elle méritait, donné à mes enfants, pour la première fois, quelques gâteries de la vie et même aidé mes frères et sœurs. Et maintenant, ma situation paraissait sans espoir. Par comparaison, ne pas être qualifié pour les Jeux Olympiques, prendre un travail comme moniteur sur un terrain de sport, ou même courir contre des animaux semblait de l'enfantillage.
Seule, la perte ininterrompue de mon sang pouvait être comparée à cela.
Je devais 114000 dollars.
Comment pouvais-je espérer les rembourser ? Et si je ne le faisais pas, qu'est-ce qu'on me ferait ? Il me fallut tout l'après-midi pour savoir à combien se chiffrait la somme globale de mes dettes. Une montagne ! Quand j'entrai dans le salon ce soir-là, il me fut encore plus impossible de le dire à Ruth que de rembourser l'argent. Pourtant, elle soupçonnait déjà fortement qu'il se passait quelque chose de terrible d'après ce qui s'était passé la veille. J'essayai de lui apprendre la nouvelle un peu à la fois, mais impossible. C'était une montagne de 114000 dollars et après 15 minutes environ, je dus la mettre au courant. J'aurais donné mes deux jambes - ces jambes qui avaient gagné les quatre médailles d'or olympiques au-dessus de la cheminée du salon - pour ne pas avoir à dire à Ruth Owens que son mari avait autant de dettes.
Elle ne dit rien. Elle resta assise tranquillement pendant un temps qui me parut sans fin, et puis elle commença à pleurer doucement. Je mis mon bras autour d'elle, mais je ne pouvais rien dire non plus. Nous sommes restés ainsi pendant je ne sais combien de temps, puis je remarquai qu'elle avait cessé de pleurer. Quant à moi, je ne pouvais pas même pleurer. Je ne pouvais que me demander : comment vais-je faire pour rembourser 114000 dollars ?
Ruth s'absenta quelques minutes. Quand elle revint, je lui dis : « Ça ira bien, chérie ». Je ne le pensais pas le moins du monde. Pourtant, je l'ai dit. Puis, je me mis à pleurer. Comment allais-je m'en tirer ?
Enfin, le soir arriva. Nous avons couché les enfants et nous nous sommes retrouvés seuls dans la chambre de devant. Je lui pris la main, la serrai et nous sommes restés ainsi, assis pendant des heures dans un silence accablant. Finalement, elle s'excusa de nouveau d'aller dans la pièce voisine et dit qu'elle reviendrait de suite.
— « Bien, chérie », murmurai-je. « De toute façon, je vais faire une promenade ». Je savais pourquoi elle allait dans l'autre chambre et pourquoi elle y était allée auparavant.
Pour prier.
J'en fus profondément touché, mais je ne priai pas moi-même, car pourquoi prierais-je ?

 

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Edition Foi et Victoire
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Fiche technique

Dimensions
12.0 x 17.9 x 1.1 cm
Poids
0.208 Kg
Nombre de pages
218
Année
1980

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