Le chant des siècles - De l’origine de nos cantiques

Il est intéressant, parfois surprenant, mais toujours édifiant de connaître l’histoire d’un chant, les circonstances qui l’ont inspiré, un bout de vie du compositeur, sa foi, son engagement, ses épreuves ou ses joies. Nous traversons ainsi les siècles en nous laissant porter par les mélodies et paroles de ces cantiques, découvrant au cours du temps la spiritualité de l’Église, son culte, ses questions et ses difficultés. Des grands moments de l’histoire chrétienne jusqu’aux tournants personnels d’une vie, l’auteur nous invite à rencontrer certains des croyants qui nous ont précédés.

C’est une vraie source d’encouragement pour tout chrétien, l’occasion d’enraciner sa foi, d’interroger sa vie spirituelle, de découvrir ou redécouvrir la poésie de l’Église et de réfléchir à l’expression actuelle de notre attachement à Dieu. C’est aussi une mine pour les chantres, présidents de culte ou pour toute personne qui prend part d’une manière ou d’une autre à des rencontres chrétiennes.

« Nous découvrons d’abord une histoire, celle de l’Église dans son temps, puis nous rencontrons des hommes et des femmes de Dieu, vivant un quotidien avec une piété profonde. Nous comprenons alors que c’est d’une vie spirituelle faite de luttes, de souffrances, de prières, de victoires, de joies que sont nés beaucoup de nos cantiques » (Daniel Kalisky, préface).

Extrait

"Après la Réforme et pendant une longue période, on ne chanta plus que des Psaumes ou des paraphrases de Psaumes. L'une des plus cléèbres de ces paraphrases fut celle du Psaume 90, écrit par Isaac Watts (1674 - 748). Son hymne fit originellement partie d'un receuil intitulé "Les Psaumes de David imité dans le langage du Nouveau Testament", publié par Watts en 1719. Il y a paraphrasé tout le psautier sauf douze psaume qu'il jugeait "inapropriés à l'usage chrétien". 
Issac Watts, "le père de l'hymnologie anglaise", est né le 17 juillet 1674 à Southampton (Angleterre). Son père était diacre dans une Eglise congrégationaliste dissidente ; au moment de la naissance de son fils, l'aîné de neuf enfants, il était en prison à cause de ses croyances non conformistes. Issac composait des vers depuis son enfance, car il était un jeune prodige : il avait appris le latin à quatre ans, le grec à neuf, le français à onze et l'hébreu à quatorze. Comme il s'était plaint un jour de l'état misérable du chant dans l'église, son père lui avait lancé le défi : "Donne-nous donc mieux, jeune homme !" Isaac accepta ce défi et, pendant deux ans, il composa un nouvel hymne chaque semaine. Il voulait "christianiser les Psaumes avec le message du Nouveau Testament", et écirvit plus de 600 cantiques. 
Sa vive intelligence s'est exercée dans différents domains : essais littéraires, psychologie, catéchismes, trois volumes de sermons, 29 traités de théologie, manuels de logique et autres sujets. Toutes ces oeuvres eurent une influence considérable. 
La mélodie de cet hymne fut composée par William Croft en 1708. C'était l'un des meilleurs musiciens de son temps, organiste d'une grande église de Londres au temps de la reine Anne. De grands compositeurs comme G.F. Haendel et J.S. Bach ont intégré cet air à leurs oeuvres. Bach l'a utilisé dans sa fugue en mi bémol majeur ..."

Auteur de nombreux livres, dont plusieurs sont devenus des classiques de la littérature évangélique, Alfred Kuen a longtemps enseigné à l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs, en Suisse. Parmi ses publications récentes, on peut noter l’Encyclopédie des difficultés bibliques, en plusieurs volumes, la série « Pour vivre », qui aborde les grandes questions de la vie et de la foi (aux éditions Emmaüs), et L’art de prier selon les Psaumes (aux éditions Excelsis).