Ecrits philosophico-théologiques sur le christianisme

4ème de couverture

Tracer des ponts entre la philosophie et la théologie, à travers un discours qui ne sacrifie jamais la raison sur l’autel de la foi, mais qui utilise l’éclairage de la Parole de Dieu pour stimuler la réflexion philosophique, tel est le pari de Charles-Éric de Saint Germain dans ses Écrits philosophico-théologiques sur le christianisme. À travers des études diverses et variées, qui touchent à la morale (« Le christianisme et le plaisir » ; « Un bonheur désespéré ? » ; « Aimer : sagesse ou folie ? »), à l’existence et à la quête spirituelle qui l’anime (« Les stades de l’existence chez Kierkegaard » ; « Peut-on être chrétien et franc-maçon ? »), à la politique (« La laïcité, une religion d’État ? » ; « Le droit et la violence »), à l’apologétique (« La critique pascalienne de la preuve physico-théologique »), à l’herméneutique (« Pascal et la Bible ») et enfin à la théologie fondamentale (« La prédestination chrétienne »), l’auteur nous entraîne dans un cheminement de pensée qui renforcera les croyants dans leurs convictions chrétiennes.

Charles-Éric de Saint Germain est professeur agrégé de philosophie en classes préparatoires. Il est l’auteur de Un évangélique parle aux catholiques

Extrait

"Aimer : sagesse ou folie ?

On distingue généralement trois sens du mot amour en grec : eros, philia et agapè. L'eros renvoie au désir amoureux, la philia à l'amour d'amitié et l'agapè à l'amour divin, que l'on appelle aussi charité, même si la traduction rend improprement ce terme, car il s'agit plutôt de l'amour-don, dans ce qui fait son caractère inconditionnel. Il faut noter que le verbe "aimer" doit être distingué de l'état amoureux, avec lequel nous identifions bien souvent l'amour, car il y a, dans le verbe aimer, une dimension active qui semble le distinguer de l'état amuorex, qui est plutôt subi de manière passive. Si Bismarck pouvait dire à sa femme ; "je ne vous ai pas épousée parce que je vous aimais, mais pour vous aimer", c'est parce que aimer est à la fois une inclination, une attraction que l'on subit, la manifestation d'une "préférence", et en même temps, c'est aussi le résultat d'une décision, qui m'engage par-delà les fluctuations du seul sentiment amoureux. En ce sens, aimer est aussi un choix. Ne parle-t-on pas du choix d'aimer ? C'est aussi, il ne faut pas l'oublier, une exigence qui fait même l'objet d'un "commandement" dans le judéo-christianisme : "tu aimerais ton prochain comme toi-même", avec ce paradoxe qui semblerait que l'amour, en tant qu'inclination libre et spontanée, semble difficilement s'accorder avec l'idée d'un commandement ..."

Charles-Eric de Saint Germain