L’auteur (désormais W.L.) a enseigné les principes d’interprétation biblique et les livres de sagesse à l’Institut Biblique de Genève. Ce commentaire du « Cantique des cantiques » fait partie de la collection « Comprendre la Bible » qui comprend d’autres commentaires de livre biblique.

   

Après avoir argumenté et expliqué les 3 principales méthodes d’interprétation - méthode allégorique, typologique et littérale - W.L. opte pour la troisième et voit comme thème principal du livre «… l’histoire d’un amour entre un homme et une femme et nous invite, en toute simplicité, à suivre leur exemple. » (p. 32). Pour rester cohérent avec ce thème, W.L. pense qu’il n’y a que 2 personnages clés dans ce livre : la Sulamite et le roi Salomon et non 3 comme certains commentateurs le pensent en y ajoutant le berger qui ne serait pas le bien-aimé. Cette position est fortement argumentée par l❜auteur pour valoriser l❜exemplarité du couple mais se heurte évidemment à l❜amour de Salomon pour les femmes qui est loin d❜être exclusif... à moins de penser comme l❜auteur que Salomon aurait écrit ce livre au tout début de sa carrière de roi avant qu❜il ne dévie.

    

    

Le Cantique des cantiques, vivre avec amour,

Woody Lewis,Clé, 2023, 195 p. 15,90 €

    

  

Chaque portion du texte commenté comprend : le texte biblique lui-même dans la version Segond 21 avec, quand W.L. l’estime nécessaire, d’autres versions; des notes de traduction; un plan qui permet de savoir qui parle, la Sulamite ou le bien aimé ou bien d’autres personnes car cela a des incidences sur la compréhension du texte; un « tour d’horizon » (le contexte); puis ''Que dit le texte'' (l’interprétation); enfin des questions de réflexion pour des éventuelles applications.

     

Le livre se termine par 2 annexes, un plan général et un autre beaucoup plus détaillé, enfin une bibliographie conséquente dont la majorité des auteurs cités sont anglophones.

    

 

Woody Lewis

  

Remarque : on pourra regretter que W.L. assimile l’interprétation typologique à celle allégorique même s’il précise qu’il y a « une différence de taille » (p. 17). Il semble difficile de suivre l’auteur quand il affirme que la lecture typologique ne serait qu’une simple « comparaison » (idem) comme le serait une parabole. Le présupposé herméneutique de l’auteur est que « l’approche littérale est une façon normale de comprendre et d’interpréter l’ensemble de la Bible » (p. 19 c❜est nous qui soulignons). Quid de la littérature apocalyptique dont la Bible se fait l’écho en plusieurs livres et qui oblige à interpréter non littéralement. Sur la question de la typologie, nous renvoyons le lecteur au livre de G. Goldsworthy, Christ au cœur de la prédication, Excelsis, 20202, tout particulièrement le chapitre 13 «Prêcher sur les textes de sagesse de l’A.T.» (pp. 232-246).

   

En conclusion : ce commentaire pourra être utilisé pour une préparation au mariage ou même pour l’accompagnement d’un couple qui souhaiterait avoir des conseils bibliques pratiques ou une vue globale sur l’éthique du mariage (voir dans l’introduction, le paragraphe « N’existe-t-il pas des similitudes entre l’amour de Christ pour son Eglise et l’amour du mari pour la Sulamite » (p. 37-41).

     

Thierry Rouquet

    

Entretien avec Woody Lewis :