Les promesses du printemps
Beaucoup de lecteurs, chrétiens ou non, connaissent les livres de Gary Chapman, conseiller conjugal mondialement connu. Il est l'auteur de nombreux best sellers : Les langages de l'amour et Ce que j'aurai dû faire avant avant de me marier...
Il écrit aussi des romans en collaboration avec des romanciers américains. La force de ces romans est leur réalisme et leur authenticité. On perçoit l'expérience et l'expertise du conseiller conjugal qui reçoit de nombreux couples dans son cabinet.
Après Une simple étincelle, voici Les promesses du printemps, un bon moment de détente et de lecture !
Les promesses du printemps
Quand l'amour se renouvelle
Gary Chapman et Catherine Palmer
Editions Artège, 455 pages, 21€90
C’est l’histoire d’une petite ville américaine où tout le monde se connait et se réunit au salon de coiffure autour d’un thé chez Patsy, une célibataire endurcie qui cherche à évangéliser tous ceux qu’elle rencontre. Parmi ses clientes, elle remarque Brenda, l’épouse de Steve. Elle les connaît bien tous les deux et on sent bien qu’il y a de l’électricité dans l’air dans le ménage.
Leurs aspirations ont pris des chemins radicalement différents et ils ne savent plus comment communiquer, ils n'ont plus aucune intimité. Leur situation conjugale est catastrophique, l’ambiance est polaire entre eux.
Cody, un jeune vagabond un peu simplet va venir bousculer leur quotidien et leur réapprendre à prendre soin les uns des autres bien malgré lui. Les échanges entre les femmes de la ville, bonnes chrétiennes, qui s’insurgent du fait que ce jeune homme rôde à côté de leurs maisons m’a mise hors de moi.
Leurs conjoints craignent que sa présence ne fasse chuter le prix de l’immobilier dans cette ravissante bourgade accolée à un superbe lac Ozark.
Ne retenez pas la bigoterie de ce groupe de femmes, le seul personnage dont la foi est intéressante est Brenda car elle vit une crise de foi à cause de son mariage et du départ de ses enfants. Pourtant, dans sa détresse, elle est la seule à tendre la main à ce jeune gars, abandonné par son père à l’âge adulte pour une raison dramatique.
J’ai bien aimé ce roman qui oscille entre grande profondeur psychologique et superficialité bien lourde car il a été écrit par un conseiller conjugal associé à une romancière à succès en Amérique.
Il utilise les codes du feel good : la couverture du livre est fort efficace. Je suis tombée dans le panneau alors que je suis très critique face à ce genre de visuels rose bonbons. Et pour une fois, bonne surprise.
Ce roman est efficace car par le biais de la fiction, ses lecteurs peuvent être amenés à réfléchir plus librement aux réalités qu’ils rencontrent eux aussi dans le quotidien. C’est moins intimidant qu’un bon vieux livre de développement personnel qui expose vos difficultés en grosses lettres.
Cela me donne envie de lire son premier roman Une simple étincelle, toujours aux éditions Artège, écrit avec Chris Palmer. La couverture m’avait pas du tout convaincue, on se croirait dans un remake de La cabane, un livre chrétien best-seller adapté au cinéma avec Octavia Spencer.
L’expression « bon chrétien » m’exaspère profondément. C’est le principal reproche que j’ai à faire à ce livre. Gary Chapman, auteur chrétien arrive même à capter l’attention de magazines féminins bien libres comme Cosmopolitan, autant prôner la foi plutôt que la religion qui n’élève pas tant que ça .
On ne gagne pas son salut à ses bonnes œuvres mais à la qualité de son cœur, s’il est bien disposé pour Dieu le Père et ses prochains. Le couple de Brenda et Steve arrive à la fin du livre à cette attitude de cœur après bien des efforts. Mais cela vaut le coup !
Margot Dimitrov