Ce 5 novembre 2019, Dieu le Père a rappelé à lui son enfant Francis Valla, protestant, agriculteur pionnier du bio, ancien maire du Chambon-sur-Lignon. Après avoir lu son livre j’ai une pensé pour sa famille et en particulier son épouse Claudine qui l’a accompagné.

 
Francis a été frappé d’une terrible maladie, la sclérose latérale amiotrophique qui provoque une paralysie progressive de tous les muscles, y compris ceux de la déglutition et de la respiration. Ce qui implique, à un stade avancé, une vie totalement dépendante et assistée. Mais cette maladie n’atteint ni l’ouïe ni la vue, faisant du malade un témoin impuissant. 

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Vivre jusqu’au bout, traversée de la maladie de Charcot

Corinne Nême-Peyron & Francis Valla,


éditions Empreinte temps présent

2018

128 pages

16€



Face à une telle maladie, Francis aurait eu de quoi se révolter. Il ne l’a pas fait. Mystère de la foi et de sa personnalité. Il demandait à Dieu sa guérison mais disait que ce n’était pas à lui de commander Dieu. Corinne Nême-Peyron a une très belle et juste formule pour décrire son attitude :

 

« Faire confiance à Dieu, c’est sortir de la rumination. »


De cette maladie Francis a fait un combat dans la foi et, grâce à la pasteur Corine Nême-Peyron qui a recueilli ses mots dictés à une tablette commandée par mouvements oculaires, il nous laisse, osons le mot, un merveilleux témoignage.

Ce livre Vivre jusqu’au bout est merveilleux au sens d’étonnant, de surprenant, d’émouvant, de réjouissant, d’édifiant, s’agissant pourtant d’une réalité terrible que Corine Nême Peyron décrit par petites touches pudiques en de brefs chapitres : « foi et chants », « mauvais jours », « soins et humour » etc. Elle a aussi eu la bonne idée de recueillir le témoignage de Claudine, son épouse.


Comme aumônier d’hôpital, Corinne Nême-Peyron a constaté que ceux qui veulent mourir sont
souvent ceux qui sont seuls ou qui ne veulent pas peser à leur famille. Dans ce livre nous voyons la mobilisation non seulement de la famille, en particulier de son épouse Claudine, mais aussi de toute une communauté villageoise.

 

 

Francis voyait dans cette mobilisation un signe du soutien de Dieu dans son épreuve. Grâce à son épouse, aux aidants médicaux, il a pu rester chez lui et garder le privilège de voir de sa fenêtre, sa ferme, vaches et champs, forêt, insectes et fleurs. La maladie grave, invalidante fait peur, elle isole, souvent elle défait les liens humains.

C’est pourquoi il est réconfortant de voir que ce n’est pas une fatalité, même si c’était un amour coûteux pour les proches, en particulier son épouse, mystère de l’amour qui supporte tout…

 

 

Un petit livre plein d’espérance et de solidarité, à recommander dans nos temps qui en manquent tant.

Francis Valla avait préparé ses obsèques et écrivait « Et quand le Seigneur me prendra, ce sera le bonheur. » 

 


Luc Olekhnovitch