L ’apport des femmes à la vie de l ’Eglise
La librairie 7ici est partenaire du blog Servir ensemble, un espace de réflexion mené par un groupe de femmes et d'hommes qui croient en une complémentarité dans les Eglises selon les dons de chacune et chacun.
Joëlle Razanajohary, la fondatrice du blog Servir ensemble, a lu pour nos lecteurs le livre :
Le ministère féminin centré sur la Parole
Word-filled women’s ministry: loving and serving the church
Une richesse au service de l’église
Gloria Furman et Katleen Nielson
Editions BLF et Evangile 21
318 pages
20.90€
Voici son avis :
Décidément la place et le rôle des femmes est un sujet incontournable qui agite tous les milieux sociétaux actuellement et j’en suis ravie ! Parce que oui, clairement, l’apport des femmes à la vie ecclésiale (et sociétale d’une manière plus large) est une richesse dont nos milieux se sont bien trop longtemps privés! Blf et Evangile 21 (coéditeur de l’ouvrage) s’associent régulièrement pour traduire en français des ouvrages américains de ligne théologique "complémentarienne".
Peut-être cher lecteur, te demandes-tu pourquoi une femme comme moi, pasteur de son état et donc forcément en désaccord avec le cadre théologique du livre, lit-elle et surtout recense-t-elle un livre tel que celui-ci ?
Tout simplement parce que même si ma lecture des textes bibliques concernant les rôles des hommes et des femmes dans l’église et la famille diffère, je ne peux qu’applaudir au souhait qui est au cœur de ce livre : Appeler les femmes à se lever et à servir, tout en recommandant aux hommes responsables des communautés de les soutenir et les intégrer.
N’ai-je pas moi-même appelé cette collaboration de tous mes voeux lorsqu’après quelques années de ministère pastoral, je décidai de cesser de m’occuper des femmes en souffrances qui n’étaient pas de ma communauté ! Mon arrivée en tant que pasteur en Haute-Savoie avait provoqué des remous, tant dans les rangs pastoraux que dans celui des membres des églises. Plusieurs femmes avaient alors pris leur courage à deux mains et demandé à me rencontrer, espérant trouver auprès de moi un soulagement aux souffrances spirituelles et psychiques qu’elles n’osaient pas déposer dans leur propre communauté, faute d’y trouver une oreille féminine. Je commençai par accepter, puis, écrasée par leur nombre, j’ai supplié mes collègues pasteurs des communautés en question de promouvoir dans leurs rangs de responsables des femmes formées capables d’accompagner, de comprendre les femmes en souffrance restées trop longtemps silencieuses dans leurs rangs. Je ne sais ce qu’ils ont entendu et retenu de cet appel. De mon côté, j’ai dû m’astreindre à cesser ces accompagnements.
Alors, même si je ne suis pas d’accord avec les interprétations anthropologiques et théologiques défendues par ce livre, tout particulièrement dans les chapitres un et deux, même si je suis encore une fois agacée par cette prétention clairement affichée à être les seuls détenteurs de la vérité biblique, parce que la traduction française du titre anglais est assez malheureuse à mon sens – « le ministère de femmes remplies de la Parole », ce n’est pas tout à fait pareil, quand même – je ne peux qu’applaudir des deux mains au vibrant appel que les deux auteures adressent aux femmes et aux responsables d’églises:
– Oui, qu’elles se forment pour transmettre la parole. (chapitre 3)
– Oui, qu’elles s’engagent dans l’église locale avec leurs dons. Même dans une communauté ‘complémentarienne’, l’apport des femmes est essentiel, voire vital (chapitre 4)
– Oui, qu’elles ne mettent pas de limites à leur engagement et l’étendent aussi bien à la société qui les entoure qu’aux extrémités de la terre (chapitres 5 et 6)
– Oui, qu’elles partagent leur foi auprès des jeunes et des aînées, jusque dans des domaines cruciaux comme la sexualité (chapitre 7, 8 et 9 – Dans ces chapitres, j’aime tout particulièrement le passage intitulé ‘ministère auprès des femmes courbées’.)
Voici trop longtemps que sous prétexte de soumission mal comprise, l’église est hémiplégique. Voici bien trop longtemps également que les femmes s’astreignent elles-mêmes à rester dans des ‘cases’ stériles pour elles et stérilisantes pour l’église : L’humilité, la douceur sont des valeurs communes aux hommes et aux femmes, elles ne doivent plus empêcher les femmes de suivre le Christ et de servir leur église. La peur de mal faire doit être enrayée par un partage réel entre hommes et femmes, entre responsables d’église et membres.
Lire la suite de l'article de Joëlle Razanajohary sur le blog Servir ensemble ici
Joëlle Razanajohary