Les 100 mots de la Bible

Thomas Römer

PUF « Que sais-je ? » octobre 2016- 9 euros





Cet ouvrage court, d’à peine 130 pages, fait honneur à la série Que sais-je Encyclopédique et sera à coup sûr un trésor pour tout lecteur voulant approfondir ses connaissances sur le Moyen Orient ancien, Israël et le judaïsme bibliques.


L’auteur - Thomas Römer – célèbre bibliste suisse et actuellement professeur au Collège de France, est un spécialiste internationalement reconnu de la Bible hébraïque, appelée par les chrétiens Ancien ou Premier Testament. Les clés d’analyse qu’il fournit permettent en fait de mieux comprendre non seulement le texte ancien, mais aussi les croyances juives actuelles.

Bien que les 100 mots soient présentés dans l’ordre alphabétique, on peut les reclasser selon plusieurs axes principaux : l’axe géographique et géopolitique avec les Perses, l’ Egypte, l’Assyrie, Samarie, Babylone ; l’axe théologique, avec Apocalypse, Miracles, le pur et l’impur pour ne citer que quelques exemples ; l’axe Ancien Testament avec les Psaumes, les prophètes, Deutéronome, Lévitique, Job, Juges , Nombres ; les pratiques juives anciennes et modernes, la formation de la Bible, et la philosophie religieuse en général qu’on pourrait aussi nommer métaphysique : bénédiction et malédiction, condition humaine, sainteté, violence…

Les 100 mots de la Bible

Sans oublier les mythes fondateurs de la pensée occidentale : Adam et Eve, la Création, le Déluge, Babel. Certains sujets potentiellement explosifs en politique actuelle sont aussi abordés très simplement, mais scientifiquement : contrairement à l’exégèse postérieure chrétienne ou israélienne, le texte biblique est très positif sur la place d’Ismaël, l'ancêtre des douze tribus arabes (Gn25). La fraternité d’Isaac et d’Ismaël montre que, pour les auteurs de la saga d’Abraham, la terre pouvait parfaitement être partagée entre les deux peuples issus des deux frères.

Suivant son inclination personnelle, le lecteur trouvera dans cet ouvrage une synthèse des connaissances actuelles sur le sujet qui le concerne. Libre à lui ensuite d’enrichir sa bibliographie , mais aussi d’approfondir en se référant à des travaux d’autres biblistes ou à ceux de l’auteur lui-même. On peut regretter ici qu’aucune liste d’ouvrages complémentaires n’ait été proposée par l’éditeur en dehors des neuf Que sais-je existants..

Thomas Römer écrit de façon claire et concise, dépassionnée, très simple. Il s’adresse à des lecteurs en recherche, pas nécessairement érudits, qui pourront lire les 100 mots de la Bible dans l’ordre qui leur convient le mieux. Il leur conseille néanmoins de commencer par le dernier - « YHWH »- parce que c’est celui qui se retrouve le plus souvent dans tous les autres articles du volume.


On retrouve là un peu de l’humour de l’auteur qui a voulu conserver un approche aussi légère que possible (je n’irai pas jusqu’à « ludique ») dans un parcours nécessairement subjectif et non exhaustif. Le tout reste abordable, et donne envie d’en savoir davantage sur la Bible. N’est-ce pas là le but de tout auteur ? Pari réussi, me semble-t-il, pour Thomas Römer.

Arlette Sancery