JACOB ET SES FILS Dans les méandres de l’histoire
Dans les méandres de l’histoire
Antoine NOUIS
Editions Empreinte temps présent (97 pages - 9,80 euros)
Dans son précédent tome de la même collection, La sortie du destin, Antoine Nouis nous avait entraînés sur les pas d’Abraham*, incarnation de la foi et homme lumineux. Dans l’évocation de Jacob et de sa descendance, l’auteur nous fait « redescendre sur terre » et nous plonge dans les méandres de la vie de personnages plus ordinaires. Comme il le rappelle p.10, en citant Michel Audiard, « heureux les fêlés, ils laissent passer la lumière ! ».
Cette introduction donne le ton de l’ouvrage, et ce franc contraste entre Abraham et Jacob rappelle notre nature profonde. Elle est un mélange entre notre partie charnelle symbolisée par Jacob, homme de la terre, et notre partie spirituelle, symbolisée par Abraham, homme du ciel. Ces deux facettes de l’homme apparaissent au début de la Genèse. «L'Eternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant » (Gn, 2.7).
Pour rendre compte de cette épopée de l’Ancien Testament, Antoine Nouis choisit onze récits qu’il commente dans autant de courts chapitres avec le souci permanent d’être accessible et compréhensible par tous. J’ai beaucoup apprécié la clarté avec laquelle les enseignements sont donnés (je n’oublie pas qu’ils émanent d’un docteur en théologie).
Chapitre après chapitre donc, nous sont dévoilés dans toute leur crudité les différents volets de la vie de Jacob et de ses fils, faits à la fois d’imperfections et de droiture. Ici l’on voit Jacob usurper le droit d’aînesse à son frère Esaü grâce à un subterfuge (pages 10 à 17). Plus loin, c’est du viol de la fille de Jacob, Dina, dont il est question (pages 43 à 45). Et que dire de ce récit ambigu au sujet de Juda, quatrième fils de Jacob, et de son épouse, Tamar (pages 51 à 57).
Si la vie de Jacob a été sinueuse, celle d’un de ses fils, Joseph, est une véritable épopée. Ses frères le vendent à une caravane se rendant en Égypte et osent déclarer à leur père qu’il est mort. Joseph devient alors l’esclave d’un égyptien nommé Potiphar. Après une tentative de séduction par la femme de ce dernier, il se retrouve en prison. Mais il accède, par une suite d’événements conduits par l’Eternel, à la tête du gouvernement de ce pays (pages 67 à 81).
A ce moment-là, la famine qui fait rage en Egypte et au pays de Canaan, où il avait grandi, devient pour Joseph l’occasion d’une revanche sur le destin d’avoir été coupé de ses racines et vendu par ses frères. Heureusement « par la foi, Joseph a réussi à se libérer de toute sa rancune. C’est dans la reconnaissance des dons de Dieu qu’il a dépassé l’antagonisme qui l’ opposait à ses frères» (p.97).
Livre d’espoir et de consolation pour ceux qui doutent, qui ont le sentiment d’être oubliés, ou ne voient pas d’issue à leur condition, l’exemple de Joseph, qui a vécu le pire mais a fait preuve de fidélité à l’Eternel et de courage, nous montre que Dieu reste présent à côté de nous. Jour après jour, dans les pires épreuves comme dans les meilleurs moments.
* « Abraham, la sortie du destin », Editions Empreinte, Temps Présent
Jean-Luc Bonnet