Fulgurance
« La poésie n’a rien à voir avec l’expérience. Mais c’est de l’expérience qu’elle jaillit. Comme l’étincelle de deux pierres frottées. » (p.179)
Le pasteur et écrivain Serge Molla, qui a compilé ces quelques 253 pages de notes du poète gréco-suisse Georges Haldas est davantage connu comme un des meilleurs spécialistes de Martin Luther King et du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis que de ce genre de recueils d’aphorismes et de maximes. De l’œuvre de Georges Haldas il a cependant choisi des perles qui lui semblaient le plus parlantes pour les lecteurs de notre époque.
Fulgurances, Abécédaire,
Georges Haldas, Petite Bibliothèque de Spiritualité, Labor et Fides, Genève, 2024, 277 p. 19 €
Organisé sous forme d’abécédaire et intitulé « Fulgurances », cet ouvrage bien aéré et agréable à lire regroupe des pensées souvent courtes et incisives sur la vie et la foi lancées vers le lecteur comme des éclats de lumière illuminant le monde tourmenté et en plein bouleversement dans lequel nous évoluons : « Il ne s’agit pas de commenter à n’en plus finir le texte des Ecritures. Il s’agit de s’en inspirer, pour parler librement, dire les choses de manière à être entendu par des croyants et des non-croyants, par rapport à ce que nous sommes en train de vivre dans l’angoisse, le désarroi même, face aux turbulences d’une situation nouvelle, exigeant des paroles nouvelles. » (p.36)
Georges Haldas
Georges Haldas, qui a exercé des métiers aussi divers que la vente, la traduction, l’enseignement ou le journalisme, est aussi un écrivain et un poète prolifique, ce qui se retrouve dans ce recueil varié à la fois philosophique, théologique et poétique qui nous invite à ne pas céder à la tentation actuelle du repli sur soi et à oser développer les relations humaines : « Le Christ n’a jamais institué un code moral. A dit simplement qu’il fallait aimer. Par-dessus tout. » (p.44) « Si Dieu te brûle, tu seras un foyer de lumière et de chaleur pour les autres. Si c’est par toi seul que tu brûles, tu te consumeras sans que les autres même s’en aperçoivent. » (p.39) « Puissions-nous ressembler aux étoiles, dont la lumière, quand elles s’éteignent, continue longtemps de voyager. Et de briller. » (p.95)
Anniel Hatton