Enceintes. La vie en soi
Il y a des passages du livre « Enceintes. La vie en soi » de Laurence Aubrun qui m’ont profondément émue. Cet ouvrage de 200 pages, que j’aurais aimé lire lors de ma grossesse, est inédit : en philosophie des réflexions sur la grossesse ont été traditionnellement absentes. La philosophe, mère de cinq enfants répond donc à un grand vide, avec tact, profondeur, douceur et poésie.
Enceintes La vie en soi
Laurence Laubrun, Editions de l'Emmanuel 2021, 17.00 €
Passant en revue toutes les étapes de ces neuf mois si particuliers, l’auteure s’attarde entre autres à la relation qui se tisse entre la mère et son enfant lors de la grossesse, dont elle souligne le caractère unique : toutes les autres relations se construisent dans un face-à-face, tandis que le bébé n’est pas face à la mère, mais en elle. « La maternité me fait vivre une rencontre tout à fait inédite, qui frise l’inconcevable parce qu’elle conjugue des caractéristiques en apparence inconciliables : par la grossesse, je deviens proche et intime d’un inconnu. (… ) nous sommes deux êtres humains radicalement différents dans leur statut et leurs aptitudes, mais fondus l’un dans l‘autre pour l’heure inséparables » (pp. 99-102).
Laurence Laubrun
Le style personnel, en « je », et les témoignages d’autres femmes rendent l’ouvrage incarné et très accessible. Il se lit facilement, mais à petite dose, tant il y a à penser, à digérer, à ressentir.
A mettre entre les mains de toutes les femmes et tous les hommes qui souhaitent approfondir ce « sujet universel » (p. 12) : nous sommes chacun et chacune venus au monde de la même manière, nés d’une femme.
Lydia Lehmann
Vidéo de présentation du film par l'auteure :