Du jeûne au festin, de la famine à l’abondance : la nourriture dans la Bible
Dans la Bible, il est souvent question de manger et de boire. On compte dans les 729 repas pour 232 prières… Dans les médias, l’alimentation est aujourd’hui un sujet abondamment traité.
Mais qu’enseignent donc les Écritures sur cette activité humaine quotidienne et vitale ?
Isabelle OLEKHNOVITCH, dans son dernier ouvrage « Boire et manger devant Dieu », publié aux Éditions Excelsis, se penche sur cette question.
L’autrice qui a enseigné le grec du Nouveau Testament à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine et qui a publié plusieurs livres sur le protestantisme et les questions bibliques, conduit son lecteur, avec une simplicité très pédagogique, à prendre la mesure de l’importance des repas et plus largement des comportements alimentaires dans la vie d’un croyant.
Isabelle OLEKHNOVITCH
Éditions Excelsis,
novembre 2019
144 pages,
10 €
Deux grandes parties structurent le livre, l’une consacrée à l’Ancien Testament et l’autre au Nouveau Testament. Du fruit défendu mangé par Adam et Eve au festin des noces de l’Agneau dans l’Apocalypse, les exemples s’enchaînent car la matière ne manque pas.
Un court chapitre 3 porte comme titre « la sobriété » tant il est important de rappeler que la sobriété appartient à la sagesse commune de l’humanité et n’a rien à voir avec les modes actuelles aux motivations dépourvues de fondements bibliques. Et que la gourmandise n’est pas la gloutonnerie !
Nous dépendons d’un Dieu généreux pour nous désaltérer et nous nourrir. Il n’est pas anodin que l’unique interdit au jardin d’Eden soit alimentaire et que le premier péché soit un acte en rapport avec la nourriture. Il est également significatif qu’une vision libère les disciples de leurs interdits alimentaires pour enfin permettre aux non-juifs d’accéder à l’Église.
Repas d’alliance, repas sacrificiels, repas de commémoration, repas de réconciliation, festins et repas conviviaux, repas avec le Ressuscité…. : Isabelle OLEKHNOVITCH fait vivre les récits bibliques et pose systématiquement les bases d’une réflexion plus profonde du lecteur, sans lui imposer d’ardus commentaires.
Ainsi, l’autrice explore le sens des interdits alimentaires avant de mettre en perspective la liberté défendue par Jésus dans ce domaine. Elle s’attarde sur les textes narratifs et prescriptifs concernant l’hospitalité, l’aumône et le jeûne dans l’Ancien puis dans le Nouveau Testament. Elle observe l’attitude de certains personnages : Salomon, Daniel, Jean-Baptiste, Pierre, les chrétiens de Corinthe ou de Rome.
On pourrait encore multiplier les approches possibles de ce livre facile à lire, et original dans la façon d’aborder le thème choisi.
144 pages, mais quelle richesse ! Un bon moment vous attend….
Brigitte EVRARD