Notre libraire Margot Dimitrov tient un blog culturel Le bal littéraire des sardines où elle chronique des romans, des essais de société mais aussi des bandes dessinées, des albums jeunesse....


Voici une chronique du témoignage de Kim Phuc Phan Thi, plus de 45 ans après le drame.

Sauvée de l’enfer, la petite fille de la photo témoigne

Kim Phuc Phan Thi

2018

Ourania

398 pages

19€90

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Qui ne connait pas la photographie de la petite fille vietnamienne (9 ans en 1972) qui hurle de douleur sur une route du Viêtnam car un bombardement au napalm a brûlé ses vêtements puis sa peau. C’est l’une des photographies les plus célèbres de l’Histoire, prise par un photographe consciencieux et plein de compassion : Nick Ut.

La nudité de la petite fille a d’abord choqué ses supérieurs mais publiée en une du New York Times, elle fit le tour du monde et interrogea l’opinion publique quant au bien-fondé de la participation américaine dans la guerre du Vietnam.

Quarante-cinq ans après le drame, Kim Phuc prend la plume pour expliquer comment Dieu lui a apporté la paix, la consolation et le pardon quand elle souffrait terriblement de ses brûlures, qu’elle voulait se suicider parce que son mal-être l’avait isolée et que la propagande communiste se servait d’elle en réinventant son histoire.




Dans cette autobiographie écrite avec sincérité et dénuée de tout esprit de revanche ou d’amertume, elle rend hommage à tous ceux qui ont été de précieux soutiens pour elle. Quatre photo reporters de toutes nationalités ne se sont pas contentés de la prendre en photo, ils lui ont sauvé la vie en agissant rapidement dans les premiers moments. Ensuite, ils ont pris soin d’elle des années plus tard en remuant ciel et terre pour qu’elle puisse sortir du bloc communiste et bénéficier des meilleurs soins.


Ce livre est un excellent document d’Histoire, il explique bien les rouages de la propagande sous toutes ses formes. C’est un plaidoyer contre la guerre très efficace : le napalm est vraiment une arme perfide tant elle mutile les chairs humaines.

Kim Phuc reconnait dans son malheur que sa médiatisation internationale lui a aussi apporté quelques avantages comme l’accès aux meilleurs soins, pouvoir résider dans des chambres d’hôtels luxueuses et très confortables pour se reposer. On ne peut s’empêcher de penser à sa tante, ses cousins et tant d’autres qui ont eux aussi été brulés par le napalm et qui n’ont pas eu le même accès aux soins et qui ont souffert dans le plus grand anonymat.





Cette photographie qui a bouleversé l’opinion publique met en valeur toute la noblesse du métier de photo reporter. Ces journalistes jouent un vrai rôle pour la société dans le monde.

Ce livre est beaucoup plus efficace qu'un manuel d'Histoire impersonnel qui expliquerait la guerre du Viêtnam. C'est un récit personnel aussi passionnant et émouvant que d’autres témoignages de guerre comme Jamais sans ma fille de Betty Mahmoody et le récit de sa fille Mahtob, trente ans plus tard dans le livre Vers le pardon, ou encore Rescapé malgré moi, le témoignage du pasteur cambodgien Koeun Path.

Ces anonymes ont tous en commun d’avoir vécu l’oppression, la peur des bombardements ou encore une notoriété médiatique dont ils se seraient bien passés. Les hommes étaient dépassés par leur histoire pour pouvoir les aider au mieux, Dieu les a consolés, guéris pour qu’ils puissent se relever grâce à Sa paix !

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