In church we trust

Agathe et Jean-Baptiste Bonavia

Editions Artège

2018

107 pages

10,90€






Agathe et Jean-Baptiste Bonavia ont 23 et 26 ans au début de leur aventure. Ils sont jeunes et plein d’entrain. Lui effectue des reportages photos, organise des concerts de rock chrétien et s’investit dans les Foyers de Charité. Elle est engagée dans des activités musicales et scoutes au sein de la Communauté Saint-Jean. Tous deux font du théâtre de rue au sein d’une même troupe. Catholiques engagés et jeunes mariés, ils souhaitent placer leur vie de couple sous le regard de Dieu et décident de s’engager dans un projet commun.

Voilà comment, courant 2016, on les retrouve se préparant pour un voyage de noces des plus originaux : parcourir 32000 km à travers les Etats-Unis à la rencontre de plus de 50 paroisses catholiques, Eglises protestantes et organisations chrétiennes diverses.



Agathe est à l’époque étudiante en communication. Elle consacre son mémoire de master à l’étude des moyens mis en œuvre par les catholiques pour communiquer avec les non-croyants. En d’autres termes, son « dada » c’est l’évangélisation. Jean-Baptiste, ingénieur chez Vinci, prend un congé sabbatique de six mois et après une levée de fond d’un peu plus de 8000 euros par le biais d’un site de financement participatif, les voici fin prêts à découvrir ce qui les intéresse : les principes communs régissant les paroisses dynamiques d’outre-Atlantique.

Car, il faut le dire, ce dynamisme est étonnant. Y aurait-il quelque chose à apprendre qui s’avérerait pertinent de ce côté-ci de l’océan ?


In church we trust

Passée l’introduction, le livre se découpe en deux parties de longueur inégale. La première partie, d’une soixantaine de pages, témoigne du dynamisme des Eglises américaines. Nous y découvrons des Eglises aux moyens considérables et n’hésitant pas à miser sur un professionnalisme qui n’est pas sans rappeler le monde de l’entreprise.

Vu du vieux continent cela ne manque pas de surprendre : financements impressionnants, stratégies bien rodées, prêtres et pasteurs accompagnés par des salariés qui se comptent par dizaines, organismes entiers dédiés au développement des paroisses, formations professionnelles non seulement des responsables mais aussi des bénévoles, structures organisationnelles impeccables… il n’y a visiblement pas que l’Atlantique qui nous sépare de nos homologues américains !



La deuxième partie de l’ouvrage, d’une vingtaine de pages, aborde la question du « rayonnement des chrétiens dans la société américaine » ou, en d’autres termes, la manière dont les chrétiens viennent impacter la société en dehors de l’activité ecclésiale proprement dite. Les auteurs nous présentent ici quelques œuvres sociales, en particulier les « Chevaliers de Colomb », une organisation caritative gigantesque qui essaie actuellement de s’établir en France et qui regroupe des hommes se réunissant autour de quatre valeurs : l’unité, la charité, la fraternité, et le patriotisme.



Puisqu’il s’agissait de repérer les principes communs au dynamisme des paroisses américaines et que les auteurs n’ont pas dédaigné le protestantisme dans leur démarche, on s’étonnera de la mise en avant de la consécration à Marie, quasiment en conclusion de l’ouvrage, comme facteur de croissance. Peu de chance en effet que leur passage à Saddleback, dans la mégachurch du pasteur Rick Warren, fasse de la dite consécration « un principe commun ».



Par ailleurs la démesure des moyens aux Etats-Unis en regard à ceux dont on dispose semble bien nous contraindre au rêve plutôt qu’à la mise en application immédiate des principes soulevés dans l’ouvrage du jeune couple. Mais… s’il est vrai que tout ce qui se passe aux Etats-Unis arrive en France dans les vingt ans qui suivent, alors rêver n’est pas inutile ! Nous ressortons en tout cas de cette lecture encouragés à exceller dans ce que nous entreprenons au titre de notre foi.


Catholique, vous serez stimulé dans votre découverte de paroisses dont les membres se comptent par dizaine de milliers. Protestant, vous découvrirez que le dynamisme n’est pas le terrain exclusif des méga-churchs évangéliques.



107 pages pour résumer pareil périple : vous pouvez imaginer qu’Agathe et Jean-Baptiste Bonavia ne se perdent pas en détail superflus. Dans ce petit livre, pas de description des couchers de soleil de l’Ouest américain, de la gastronomie outre-Atlantique ou de leurs premiers pas de jeunes mariés dans un contexte exceptionnel.


Ne cherchez pas : les auteurs ne s’éloignent pas de leur sujet de prédilection. On leur en sait gré : cela donne un livre efficace et rapide à lire.



Laurent Descos