Les histoires de la Bible sont-elles vraies ?
Les histoires de la Bible sont-elles vraies ?
La Bible, avec notes d’étude archéologiques et historiques
Société Biblique de Genève, 2135 p., 54 €
On peut se réjouir de la publication, ces dernières années, d’un certain nombre de Bibles d’étude de qualité en français. La Bible, avec notes d’étude archéologiques et historiques (Bible archéologique) n’est pas une Bible d’étude classique puisqu’elle se focalise, comme son nom l’indique, sur les questions historiques et archéologiques en rapport avec le texte biblique. Il s’agit d’un outil remarquable qui ravira tous ceux qui souhaitent mieux connaître le monde de la Bible.
La Bible archéologique reprend le texte biblique de la traduction Segond 21 et l’agrémente de notes de bas de pages, d’introductions aux livres bibliques, de plus de 500 articles ou encadrés et de diverses citations, illustrations et cartes. L’ensemble du matériel non biblique est une traduction de la NIV Archeological Study Bible (Zondervan, 2005) qui a déjà connu un beau succès dans le monde anglophone.
Les notes de bas de pages fournissent essentiellement des éclairages sur les lieux, personnages, coutumes ou éléments culturels mentionnés dans le texte. Pour aller plus loin, les encadrés, disposés judicieusement, proposent un condensé des recherches historiques ou archéologiques sur une question donnée. Ces articles, généralement d’une page ou d’une demi-page, sont orientés autour de cinq thèmes: les sites archéologiques, les informations historiques et culturelles, les personnages et terres du passé, la fiabilité de la Bible et les textes et objets du passé. L’ouvrage est complété par une concordance sélective qui sert également d’index pour les encadrés. Le tout, en couleur, est agrémenté de cartes, ainsi que de belles photographies de sites archéologiques et objets antiques.
Les informations de la Bible archéologique ont été rédigées par des chercheurs et professeurs évangéliques qui ont un a priori positif sur la fiabilité historique du texte biblique. Les encarts « fiabilité de la Bible » proposent ainsi des réponses aux thèses qui remettent en cause l’historicité de certains récits bibliques. Une fois ce cadre posé, la Bible archéologique reste particulièrement nuancée et équilibrée dans sa présentation des données archéologiques. Elle évoque les différentes hypothèses ou reconstitutions proposées par les spécialistes, tout en soulignant fréquemment la difficulté à trancher. C’est le cas, par exemple, pour ce qui concerne la date de la sortie d’Égypte ou la question de la localisation du Mont Sinaï. Les auteurs évitent ainsi de « forcer » les données historiques pour les faire coïncider avec celles du texte biblique.
La Bible archéologique réussit le tour de force de résumer en un seul volume les données historiques et archéologiques les plus importantes pour la compréhension du texte biblique. Le format « Bible » permet de l’utiliser au quotidien, au fil de notre lecture ou de notre méditation, pour en apprendre « un peu tous les jours ». Il est aussi possible de consulter l’ouvrage tel un commentaire biblique dans le cadre de l’étude d’un passage particulier. Enfin, l’index final permet d’utiliser la Bible archéologique comme une encyclopédie, pour consulter des informations sur une thématique ou une question donnée.
L’ouvrage s’avère un outil de choix pour tout prédicateur ou responsable d’Église ayant pour charge d’enseigner le texte biblique. Toutefois, loin de s’adresser uniquement aux spécialistes, la Bible archéologique est un livre grand public qui permettra à tout lecteur de la Bible de mieux comprendre le texte sacré.
Les divers livres bibliques ont été composés il y a plusieurs milliers d’années, pour la plupart au Proche-Orient. Toute personne souhaitant étudier sérieusement la Bible doit donc s’imposer un saut dans le temps et dans l’espace. À défaut d’une machine, la Bible archéologique constitue un merveilleux « livre à remonter le temps », disponible à un prix abordable.
Timothée Minard