Blog : Abraham, la sortie du destin
La sortie du destin – ABRAHAM –
Antoine Nouis – Editions Empreinte – Temps présent
9,80€, 2016, 104 p.
Ce livre fait partie de la série engagée par Antoine Nouis sur les grandes figures de l’Ancien Testament, et que les lecteurs de Réforme ont pu apprécier l’an passé. On y retrouve toutes les qualités de pédagogie, de style, mais aussi de rigueur théologique de cet auteur qui compte plus de vingt-cinq ouvrages à son actif .
Ce livre résume ce que fut le destin d’Abraham, qui est considéré dans les trois religions monothéistes comme le père des croyants. Les deux premiers livres de cette série étaient centrés sur le thème essentiel de la création (Adam, de souffle et de poussière) et sur l’éthique et la politique (De Noé à Babel, refonder le monde). Après l’épisode de la Tour de Babel, Dieu propose un nouveau commencement à l’humanité en appelant un homme seul à se mettre en marche. Il ne lui donne ni lettre de mission, ni réponse absolue.
Dans l’Epître aux Hébreux, il est écrit : « C’est par la foi qu’Abraham obéit à un appel en partant vers un lieu qu’il allait recevoir en héritage : il partit sans savoir où il allait » (Hébreux 11,8 ; 13). Dieu lui a demandé de partir et de venir, c’est-à-dire de répondre à son appel (thème récurrent dans la Bible, que ce soit l’Ancien ou le Nouveau testament) ; les premières paroles de l’Eternel furent : « Vas t’en ». Dieu lui a donné toutes les précisions quant à cette injonction :
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« de ton pays », « de ta patrie », « de la maison de ton père », avec comme horizon cette destination, « dans le pays que je te montrerai ».
Il fallait qu’il quitte ce qu’il avait longtemps chéri et aimé. Il fallait aller vers un nouveau pays, une nouvelle patrie, une nouvelle maison. Abraham est parti à la conquête de quelque chose d’invisible, avec dans ses bagages, l’espérance, la fidélité et la foi. La fidélité se présente comme le symétrique de la foi. Qu’est-ce qui fait qu’on a la foi ou pas ? Si la foi vient de Dieu, la fidélité relève de notre responsabilitéhumaine.
Etre enfant d’Abraham, ce n’est donc pas voler de victoires en victoires mais rester accroché à la promesse de Dieu dans les aléas de son histoire. Abraham avait soixante-quinze ans quand il est parti. Son exemple nous invite à rester confiants dans la rencontre avec Dieu, à une confrontation entre notre vie et l’Evangile, notre parole et celle de Dieu.
Le passage qui évoque la mort d’Abraham dit que les jours des années de sa vie furent de 175 ans. Lorsqu’ Abraham s’est présenté devant Dieu, tous ses jours étaient avec lui, il n’en manquait pas un. Etre enfant d’Abraham, c’est vivre devant Dieu la totalité de nos jours. Ce livre marque la valeur que la Bible accorde à l’interrogation, face aux sceptiques et aux dogmatiques. Il faut savoir se remettre en question, bousculer ses habitudes, et marcher pour se découvrir soi-même.
Un petit livre plein d’enseignement, qui doit être recommandé, comme les autres ouvrages de cette collection pédagogiquedes éditions Empreinte Temps présent
Elisabeth Loussaut
Photographie : Damien Guillaume