Lettre à ma belle-fille catholique

– Labor et Fides 2016

115 pages – 14 €

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Antoine NOUIS est, depuis longtemps, un des meilleurs porte-parole du protestantisme français. Docteur en théologie et pasteur, associé à la rédaction de l’hebdomadaire « Réforme », il a su dans de nombreux ouvrages très diversifiés et au cours de multiples articles, contribuer de manière éminente à la diffusion de la foi chrétienne.



Après le grand succès il y a six ans de sa « Lettre à mon gendre agnostique pour lui expliquer le christianisme », l’auteur du « Catéchisme protestant » (Olivetan - 2011) récidive, à l’aube de l’Année Luther. Il s’engage cette fois dans la présentation du protestantisme. Nul doute que cet ouvrage concis, clair et pédagogique, ne soit promis à une forte diffusion.


Lettre à ma belle fille catholique pour lui expliquer le protestantisme

Tous ceux d’entre nous qui, à Noël par exemple, pensent éprouver quelques difficultés à expliquer au sein de leur cercle amical ou familial ce qu’est le protestantisme auront grand intérêt et prendront un vrai plaisir à se le procurer rapidement. Ils pourront alors dépasser les clichés habituels, car l’auteur ne cède pas aux travers de la vulgarisation, et n’hésite pas à présenter des analyses , reprises notamment de Paul Tillitch, que l’on pourrait estimer complexes sur la « substance catholique » et le « principe protestant ».



Certes, il y a déjà en ce début d’année Luther, et il y aura pendant un an, une forte concurrence entre auteurs, que ce soit sur l’aventure luthérienne elle-même ou sur la postérité du message du Réformateur, comme plus globalement de la Réforme Protestante. Mais y aura-t-il en une centaine de pages une introduction, une synthèse, un message de cette qualité qui soit accessible à tous ?



Le principal intérêt du livre est de présenter la modernité du message protestant. Le protestantisme n’est en effet pas seulement une histoire, celle de Luther ou de ses 95 thèses. C’est aussi une actualité et ce sera un avenir. Comme l’a indiqué l’auteur, le protestantisme s’est installé dans le paysage chrétien, et ceci définitivement.



Adoptant la méthode d’une longue lettre à sa belle-fille catholique, dont le ton est fondé sur un lien d’affection familiale, Antoine Nouis concilie sans difficulté un attachement réel à l’œcuménisme et une ferme revendication d’identité confessionnelle. Le protestantisme ne peut, cinq siècles après, se justifier par sa critique du catholicisme. D’ailleurs, cette dernière confession a pour l’auteur de grands atouts (qui donnent lieu à huit pages denses dont le titre est «Ce que j’aime dans l’Eglise catholique »). Mais Nouis reste profondément protestant, dans la mesure où il rejette l’Eglise – institution. En effet, comme il l’écrit, toutes les institutions « privilégient leur propre fonctionnement au détriment de l’intuition qui les a fondées.»



De cet argumentaire à la fois sincère et classique, et donc finalement aussi original que fidèle à la tradition, un mot s’impose : la complémentarité entre le catholicisme et le protestantisme. L’avenir réside en effet pour Antoine Nouis dans le dialogue entre les grandes confessions chrétiennes. C’est donc un message d’apaisement et de communion qui conclut cet ouvrage de grande qualité.



Alain JOUBERT


Découvrez l'interview que nous avons réalisée d'Antoine Nouis à l'occasion de la sortie de cet ouvrage sur le blog de la Librairie Protestante :



Lettre à ma belle fille catholique