Sister soul, une biographie qui allie le texte et la musique !

Publié le : 2019-10-28 15:03:50
Catégories : Critiques de livres chrétiens Rss feed

Sister soul, une biographie qui allie le texte et la musique !

Sister Soul

Aretha Franklin

Sa voix, sa foi, ses combats

Jean-Luc Gadreau

Editions Ampelos

2019

156 pages

12€

Deux de nos lecteurs de la librairie ont lu Sister Soul et nous donnent leur avis enthousiaste  : 



"Je ne connaissais rien d’ Aretha Franklin, elle a marqué ma jeunesse à cause de l’interprétation de R.E.S.P.EC.T. dans le film « The blues brothers ». Mais j’en suis restée là…

Ce livre a donc été une belle découverte de l'artiste, mais aussi de la femme avec tous les défis qu’une femme peut rencontrer dans sa vie et comment elle les a traversés….

L’enfance d’ Aretha a été marquée par la musique mais pas seulement. Elle avait ce « quelque chose en plus » indéfinissable mais reconnaissable par tous, très tôt dans son parcours.

Dans ce livre, on découvre son enfance, les rapports qu’elle avait avec ses frères et sœurs bien sûr, mais aussi avec ses parents.

On y découvre le fonctionnement de cette famille : l'état des relations des membres de sa famille entre eux et les blessures qui l’ont marquée par ricochet. Ces rapports familiaux ont façonné la personnalité  d’Aretha Franklin jusqu’à la fin de sa vie.

Ce livre contient beaucoup d’illustrations et de photographies  d'archives : il est facile de se projeter avec un peu d’imagination, dans cette époque… J’ai beaucoup apprécié les extraits des cantiques et des sermons de son père, qui était pasteur. 

Ce livre n’est pas « voyeuriste » : il respecte l’intégrité de cette artiste, qui, même de son vivant, demandait ce respect. Et ces notes de pudeur, nous en disent plus sur les combats qu’elle a pu mener : elle a été mère de famille dès son adolescence, a eu une vie de couple « compliquée », a dû mener de front sa vie de mère et de chanteuse hors pair….

Mais aussi fou que cela puisse paraitre, j’ai aussi pu découvrir sa foi… Cette femme était une femme engagée, et sa foi a été le fondement de son message ! Il m' arrive de penser à la vie frivole des « stars » et la mauvaise image qui va avec. Pourtant, intérieurement, leur éducation chrétienne les a façonné.

Loin d’être moralisateur, ce livre peut se mettre entre toutes les mains (ne vous laissez pas destabiliser par la préface). Vous passerez un excellent moment de lecture et aurez du mal à vous séparer d'Aretha avant d’avoir lu la fin de son histoire…

Ce livre réalise la prouesse d'allier l'écrit et la musique : j’ai corné toutes les pages qui faisaient des références à des chants afin de les écouter sur Youtube .

Je comprends bien pourquoi le chant Amazing grace lui va si bien :

« Grâce étonnante, au son si doux, Qui sauva le misérable que j'étais…C'est la grâce qui m'a protégé jusqu'ici, Et la grâce me mènera à bon port. Le Seigneur m'a fait une promesse, Sa parole affermit mon espoir ».

Daëlle Gérald







Aretha Franklin est une artiste américaine, qui a beaucoup influencé Jean-Luc Gadreau. Il est lui-même pasteur de la Fédération baptiste et musicien. En août 2018, le jour de la mort d’Aretha Franklin, Jean-Luc Gadreau a eu envie de lui rendre hommage : il écrit un article repris dans le journal Libération, et d’autres médias. Un éditeur lui lance le défi : écrire un livre sur Aretha Franklin en mettant l’accent sur sa foi. Jean-Luc Gadreau a comblé un vide certain sur notre connaissance d’Aretha Franklin, car le public français ne connait pas bien cette artiste, du moins son histoire, sinon par les chants gospel passés sur les ondes. 

Selon Jean-Luc Gadreau, c’est une des artistes qui a le plus impacté la musique contemporaine. Elle a eu une capacité à se renouveler et à s’adapter à divers styles musicaux, montrant une résilience personnelle très remarquable. De fait, sa vie personnelle a été traversée par de grandes épreuves – la perte de sa maman à l’âge de 10 ans, maman elle-même à 13 et 15 ans.

Aretha Franklin est fille d’un pasteur emblématique des années 60, C.L. Franklin. Ce pasteur novateur chantait une bonne partie de ses prédications vendues à plusieurs millions d’exemplaires (disponibles sur Youtube). Aretha Franklin est issue de ce monde baptiste américain, enfant du gospel,premier solo à dix ans dans l’Église de son père. Les débuts de sa carrière d’artiste se passent donc dans l’église familiale : premier album, premiers concerts. 

Par plusieurs exemples, Jean-Luc Gadreau analyse l’influence du pasteur C.L. Franklin sur sa fille Aretha. Son père ne sépare pas du tout musique gospel et musique « profane » - jazz – soul – R&B. Pour C.L. Franklin, toute musique vient de Dieu et sa fille Aretha est dans cette logique. Ainsi à Détroit, lieu d’implantation de l’Église baptiste de son père, les musiciens fréquentent aussi bien les clubs que l’Église. Aretha Franklin grandit dans cet univers de musiciens, étant elle-même une excellente pianiste. Elle va pratiquer divers styles musicaux, mais celui dans lequel elle excelle, c’est « la soul ». Ce sera sa manière d’exprimer ce qu’elle vit au plus profond d’elle-même : ce chant qui vient de l’âme, où elle parle de sa vie, de ses maux, de la violence qu’elle rencontre avec son conjoint et manager Ted White (qui la poussera vers l’alcool), de nombreux décès dans sa famille et parmi ses proches. 


Selon Jean-Luc Gadreau, Aretha Franklin de par sa vie, est une parabole contemporaine. Elle dira que c’est grâce à sa foi qu’elle a pu avancer et dépasser les moments terribles de sa vie. Quand elle se rattache à sa foi, elle vit des basculements décisifs. Jean-Luc Gadreau met un accent particulier sur l’enregistrement du film « Amazing grace », un film de référence, exceptionnel. Son père et le jeune Mike Jaeger y sont présents. 


Parmi les nombreux chants que Aretha Franklin a interprétés, Jean-Luc Gadreau retient ses plus grands tubes : « RESPECT » de Otis Redding, chant très machiste dans sa version originale. Mais Aretha Franklin retourne le chant et en fait un chant sur le respect qu’elle souhaite pour elle-même, elle qui vit des heures sombres avec son mari. Elle pousse ce cri de détresse, au milieu d’une période charnière et troublée : la guerre au Vietnam, le début des manifestations pour les droits civiques. Elle répond par cette chanson à l’attente de tous ceux, nombreux, qui se sentent humiliés – rabaissés. C’est un hymne pour le respect de la personne. 


Martin Luther King, ami de son père, a souvent invité Aretha Franklin dans des concerts pour lever des fonds pour la cause des droits civiques. Elle sera elle-même très active dans ce domaine.


Richard Vandenbroucque


A écouter absolument : 


NATURAL WOMAN , une chanson qui fera pleurer Barack Obama lors d’un concert.



PRECIOUS LORD, un chant dans la grande tradition gospel qu’elle chantera lors des obsèques de Martin Luther King.


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