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L'aube du christianisme s'étend jusqu'aux années 90 de notre ère. Dans cette phase où tout se met en place, le christianisme n'est pas encore une religion autonome, mais le processus est lancé avec des premiers écrits où se fixent les principaux traits de la mémoire chrétienne. Dans son ouvrage, Daniel Marguerat présente les étapes majeures de ce processus encore mystérieux : Jésus de Nazareth, Paul, les premiers évangéliqstes, Marc, Matthieu, et enfin Luc, le premier historien du christianisme. Ce livre constitue un ensemble de première force pour appréhender une période décisive de notre histoire et de nos traditions. Daniel Marguerat est professeur de Nouveau Testament à l'Université de Lausanne.
Un régal
Daniel Marguerat est un des ces auteurs très pédagogues qui donne à son lecteur l’agréable sentiment d’être intelligent ! Ce livre est l’assemblage, très cohérent, de 18 articles indépendants les uns des autres.
"L’Aube du Christianisme" est constitué autour de 4 chapitres intitulés : Jésus, Paul, Marc & Matthieu, Luc & Actes.
Le livre s’ouvre sur un article consacré à Jésus de Nazareth. Le second article envisage Jésus sous l’angle du sage et du prophète eschatologique. Du chapitre sur Paul, je conseille le premier article « La mystique de Paul ». Voici un bref extrait : « L’image caricaturale d’un Paul en intellectuel rationaliste tient plutôt de la projection de l’exégète sur son sujet : Paul priait ; Paul eut des visions ; Paul guérissait ; Paul parlait en langues. Mais il est d’autant plus frappant de constater que sur aucune de ces pratiques, l’apôtre ne fonde une mystique du croyant… Jamais il ne confère à ses propres expériences spirituelles une valeur paradigmatique, exemplaire de la condition croyante » (p. 167).
Sur les évangiles, l’article intitulé « Pas un iota ne passera de la Loi. La Loi dans l’évangile selon Matthieu » clarifie la problématique Matthieu-Paul, les œuvres et la grâce.
Un index de 24 pages des textes bibliques cités complète utilement le recueil.