Ellul Jacques



Jacques Ellul (1912-1994) fut professeur de droit à Bordeaux de 1944 à 1980. Penseur parmi les plus importants de sa génération, son oeuvre couvre des champs aussi divers que l’histoire des institutions, la critique sociale, la théologie et l’éthique. Il est l’une des figures majeures du protestantisme français du XXe siècle. Mais il est davantage connu aux USA.


Auteur de cinquante-huit livres et de plus d'un millier d'articles, il a focalisé sa pensée autour de trois grands thèmes : la technique, la révolution et la liberté.


Anticonformiste dès sa jeunesse, et puisant cet anticonformisme dans sa foi, Ellul est à l'origine non seulement de nombreux propos provocateurs (« Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n'est pas lui qui crée ce monde, c'est la machine », 1952 ; « Le christianisme est la pire trahison du Christ », 1992) mais de formules ayant ultérieurement été reprises comme slogans politiques : « Exister, c'est résister » (1965), « Penser globalement, agir localement » (1981).


Jacques Ellul était protestant et n'avait pas honte de le dire, sa mère était profondément croyante et il s'est lui-meme converti au Christ à 18 ans. Il croit en un Dieu caché, en une présence secrète de Dieu : il est présent dans les situations de fragilité, et il se tait dès que l’homme fait le choix de l’opulence, de la puissance et du bruit. C’est pourquoi il est silencieux en Occident, où, par la croissance technique indéfinie, les hommes ont « déjà leur récompense ». Dans le récit de Création de Genèse 1, chacun des six premiers jours a un soir et un matin, tandis que le septième jour n’a pas de soir : nous sommes donc toujours dans ce septième jour, où Dieu se repose pour laisser la liberté et la responsabilité à l’homme.  (site jacques-ellul.org)